La danse du destin

Sarajevo, 12 ans après

La vitre

Ecoutez le témoignage

Aldin et Amel ne se connaissaient pas pendant le conflit. Leurs familles avaient été déplacées dans le quartier où j’avais pris la photo. Ils avaient joué ensemble quelque fois avec d’autres enfants au milieu des carcasses de voitures dans un parking. Puis ils étaient rentrées dans leurs zones d’origine. Impossible de retrouver cet endroit pour moi avant que le quotidien Havas décide de me suivre dans mes démarches en publiant l’image prise en ’94. Ainsi la mère d’ Aldin a reconnu son fils et aussi son petit copain de jeux. Tout s’était passé trop vite à l’époque et peut être seulement aujourd’hui ils vont se lier rencontrer à nouveau. Après 12 ans ils se parlent:

Aldin : Qu’est-ce que tu fais?

Amel : Je termine mes études. Des études ferroviaires. Et toi?

Aldin : Je suis en première classe.

Amel : Je vais peut-être continuer en … métallurgie…

Aldin : Ok qu’est-ce que tu fais encore?

Amel : Je m’entraîne au basket…

Aldin- Où ça?

Amel : Je voulais le faire aussi mais c’est trop tard. Ils ont refusé de me prendre car je suis trop vieux. Je me suis entraîné dans quatre clubs et maintenant je joue dans la rue.Je m’entraîne aussi dans une salle.

Aldin : Moi aussi.

Amel : Où est-ce que tu sors?

Aldin : Je suis souvent au Ixu.

Amel : Moi aussi mais je ne t’ai jamais vu.

Aldin : Je ne viens pas le samedi car il y a des choses qui se passent. Tu le sais… Je suis là-bas vendredi et dimanche.

Amel : Moi, j’y suis tous les jours avec mes amis. Viens me rejoindre. De huit heures à une heure du matin. On va s’amuser et parler de nous!

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